La formation professionnelle est un secteur en pleine évolution et particulièrement dynamique cherchant en permanence à intégrer les dernières avancées de la recherche scientifique pour être toujours plus innovante et efficace. Parmi les éléments retenus pour sans cesse améliorer la formation professionnelle, on ne peut faire l’impasse sur le social learning, ou apprentissage social. En effet, les sciences cognitives ont largement démontré l’intérêt de cette forme d’apprentissage spécifique qui peut être aisément mise au service de la formation professionnelle et au sein des entreprises. Zoom sur cette notion en plein boom dans le secteur.
L’apprentissage social est à l’origine le fruit de la réflexion et des recherches d’Albert Bandura. Celui-ci a défini trois grandes procédures d’acquisition présidant le principe de social learning : le vicariant, la facilitation sociale et l’anticipation cognitive. Le vicariant est le fait que l’apprentissage se réalise par l’observation puis l’imitation du comportement et des actions d’un pair. La facilitation sociale consiste en l’amélioration des performances de l’individu lorsque celui-ci va réaliser des actions sous le regard d’autres membres du groupe, ces derniers jouent un rôle de stimulation poussant l’acteur à produire le meilleur de lui-même. Enfin, l’anticipation cognitive est la capacité à produire un raisonnement par analogie, c’est-à-dire à imaginer une solution face à une nouvelle situation grâce à celles trouvées dans des contextes proches ou identiques. D’autres auteurs et chercheurs ont également travaillé sur ces théories parmi lesquels on peut citer Vygotski et Bruner. Vygotski, à travers son approche interactionniste, a mis en valeur la composante sociale de l’apprentissage qui se développerait avant tout en groupe avant d’être intériorisé avec une pratique individuelle. Bruner quant à lui a plutôt étudié l’importance de la dimension culturelle constituant l’environnement de l’individu pour son apprentissage.
Partant du principe que le groupe est une source d’émulation bénéfique aux apprentissages et donc à l’acquisition de nouvelles connaissances et compétences, il est évident qu’il est indispensable d’intégrer cela dans le développement des formations professionnelles. Au-delà de la nécessité de prendre en compte cette notion dans la création de formations et dans leur format avec la possibilité de création de groupes de travail au sein des formations, il est également possible de s’appuyer sur le numérique pour développer cet aspect-là. Le numérique permet en effet de créer de véritables communautés qui peuvent s’entraider dans l’apprentissage chacun prenant tour à tour le rôle d’apprenant et d’enseignant. L’idéal pour s’assurer de l’intérêt de ces communautés dans le cadre d’une formation professionnelle est évidemment qu’un animateur soit présent afin de pouvoir guider les réflexions, mais aussi apporter des réponses lorsqu’elles n’apparaissent pas spontanément, en véritable tuteur il permettra à chacun de continuer à avancer collectivement et individuellement.